27 Oct Les visions occidentales du Tantra
Les visions occidentales du Tantra sur Les anciens temples indiens de Kajuraho et de Konarak en sont une belle métaphore :
L’homme judéo-chrétien par ses barrières et ses blocages psycho-corporelles n’adore retenir que ce qui est croustillant et n’interprète le Tantra que par la vision primaire des statues et bas-reliefs des temples tantriques Indiens ce qui incite la vision erronée et les dérives dans le néo tantrisme occidental.
Explications :
Ces temples sont connus pour leurs pourtours décorés de bas-reliefs pornographiques extrêmement crus qui attirent les touristes et embarrassent les indiens. Si on examine ces temples dans une perspective tantrique, que constate-t-on ? Ils sont constitués de plusieurs niveaux. Sur les murs extérieurs, les statues représentent des scènes d’une sexualité totalement débridée (zoophilie, pédophilie, masochisme…). Si l’on monte les trois niveaux suivant vers l’intérieur du temple, les représentations sexuelles se font progressivement de plus en plus sereines et harmonieuses. Au cinquième niveau, les statues vont par couple, assises face à face, se touchant à peine, se pénétrant subtilement pour atteindre la fusion entre les polarités féminines et masculines (cf. l’article sur le féminin-masculin). Au sixième niveau, l’étage est couvert de grandes cloches de pierre contenant des statues d’êtres humains d’allure androgyne, assis seuls en position du lotus, contemplant leur horizon intérieur. Et au septième et dernier niveau, il y a un stûpa central en forme d’immense cloche… et plus personne à l’intérieur. Les êtres ont-ils transcendé leur corps et fusionné dans le Tout ?
Quelle est la signification de ce temple ? Il illustre l’évolution spirituelle : tout d’abord, nous sommes invités à circuler sur le pourtour du temple, à contempler ces scènes sexuelles jusqu’à ce que nous soyons libérés du sexe, que la sexualité ne soit plus un problème ou un obstacle, et que nous puissions passer au deuxième niveau et ainsi de suite toujours plus à l’intérieur du temple, jusqu’à son centre. En réhabilitant les chakras du bas, en y mettant de la conscience, il nous est alors possible de libérer l’énergie et de la transformer vers des niveaux plus subtils.
Mais cela ne signifie pas que les chakras « du bas » soient moins valables que ceux « du haut », qu’il faille opposer la sexualité au cœur ou à la conscience.
Quelqu’un qui resterait toute sa vie à la périphérie du temple raterait quelque chose. De même, il irait directement au centre et y resterait qu’il manquerait aussi quelque chose, sa spiritualité serait désincarnée, sans lien avec la vie et le monde. Le tantra englobe toute la vie, inclut toutes ses contradictions, sans rien ajouter ni retrancher : ni l’obsession avec le monde, ni le rejet du monde. Il invite à se tenir au milieu des deux et les englober.
Il s’agit d’accepter l’intérieur et l’extérieur du temple, de prendre conscience que sans le mur extérieur, il n’y a pas de sanctuaire intérieur : « Le supérieur et l’inférieur se tiennent la main. Le supérieur contient l’inférieur – c’est pourquoi l’inférieur ne doit pas être dénié, ne doit pas être condamné, ne doit être ni détruit ni tué. L’inférieur doit être transformé. On doit lui permettre de s’élever et ainsi il devient le supérieur » (Osho).
Sébastien (Tantrikazen) et (presenceasoi)
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